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27 mai 2006

Perdue dans Versailles……

Que dire sur le dernier film de Sofia Coppola si ce n’est qu’il s’agit d’une suite logique de ce qu’elle avait fait dans « Lost in translation » et « Virgin suicide ». La polémique sur ce film vient de ses imprécisions (volontaires) historiques. Mais que dire là-dessus si ce n’est que l’on ne devait pas s'attendre un portrait fidèle de Marie Antoinette, mais au portrait d'une femme du 18ème qui, perdue dans les affres de la cour de Versailles, tente de trouver de nouveaux repères malgré le poids incroyable du protocole, des codes, des rites et de la pression exercée par la cour.

marie_antoinette

A la sortie de la salle, les gens étaient très partagés. Ce n’est pas une surprise, car le film était précédé d’une campagne de presse assez soutenue sur le tournage où l’on pouvait noter une certaine fierté de voir la fille d’un grand cinéaste venir faire son nouveau long métrage dans un des joyaux de notre beau pays. Alors de nombreuses personnes qui ne connaissaient pas la filmographie de Sofia Coppola sont venues voir le film pensant y trouver une superbe fresque historique sur la vie de Marie Antoinette. Sauf que de voir de sublimes images de Versailles avec les Strokes, ou The Cures derrière ça ne ressemble pas beaucoup à un document « des racines et des ailes » ! J’ai eu le droit aux sarcasmes des fans de Julien Lepers tout le long du film.

Marie Antoinette, est donc une suite à "Lost In Translation" ou "Virgin Suicide", où Sofia Coppola continue à explorer l’ennui à travers la destinée d’une petite fille appelée à devenir la dernière Reine de France. Ce que Sofia montre le mieux c’est l’ennui, qui conduit dans son premier film, des adolescentes prisonnières de leur famille ultra puritaine à se suicider, qui conduit dans son second deux être perdus dans une culture différente, dans un monde qu’ils n’arrivent pas saisir à vivre des émotions qui sont universelles. La réalisatrice utilise le même procédé que dans ses précédents films c'est-à-dire des successions de plans artistiquement très travaillés et qui supplantent les scènes avec dialogues pour mieux comprendre le personnage de Marie Antoinette. On vit en même temps qu’elle ses angoisses, ses doutes, ses émerveillements, sa douleur, son envie de s’amuser pour oublier le poids de son statut. Sofia Coppola retranscrit très bien les années fastes d’une cour qui sombre dans l’amusement pour mieux oublier ce qu’il se passe autours. Les décors, les costumes sont somptueux. L’ambiance du film est très particulière comme devait être cette époque prérévolutionnaire, de plus en plus en proie aux idées des Lumières, avec des rites de plus en plus décalés de la réalité. Le propre du film est de nous faire ressentir les émotions par l’ambiance et pas seulement par les faits. Ce qui est, je trouve, la marque d’un grand film capable de nous atteindre et de nous questionner à chaque plan.


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