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6 février 2007

méritocratie et égalité des chances

Notre système éducatif repose sur le principe de méritocratie. Cette structure engendre plusieurs effets pervers à la fois institutionnels et enfin cruels pour les élèves et qui aboutissent à une décrédibilisation du système en ce sens que l’égalité des chances et le mérite établissent une règle de justice. Si l’un et l’autre sont remis en question, où se trouve la règle de justice ? Notre système éducatif est basé sur un système élitiste datant de Napoléon. L'élitisme républicain de l'époque consistait à permettre aux enfants méritants issus des classes populaires d'aller dans un collège et par la suite dans un lycée pour faire ses études. Pour démocratiser ce système, on ouvrira massivement le secondaire aux enfants des milieux modestes. La sélection va donc rester comme l’unique critère récompensant le mérite de ceux qui travaillent bien à l’école. Cette sélection ouverte à tous les élèves est donc un système méritocratique qui suppose qu’il y ait des vaincus. Dans une compétition juste, il faudrait que l’on se préoccupe de leur sort (dans une compétition sportive il existe un cérémonial pour les vaincus et/ou la possibilité de rejouer). Comme le remarque F. DUBET, lorsqu’un élève échoue alors qu’il travaille comme les autres et qu’il a toujours été traité comme tout le monde, son seul sentiment est de penser qu’il est moins doué, moins courageux, moins efficace. « menacés dans l’estime qu’ils ont d’eux même, ils oscillent alors entre le découragement et la dépression….. parfois rejetant l’intériorisation culpabilisante de leurs difficultés, ils la retournent en ressentiment et en agression contre l’école et les maîtres, contre les bons élèves qui sont la preuve que « si on veut, on peut » » Ensuite, le mérite peut être remis en question par les critères qui le définissent. En effet, nous savons pertinemment que l’école qui arbore le rôle d’arbitre dans cette méritocratie n’est pas complément impartial. Les notations varient d’un établissement à l’autre et la notion d’élève moyen est tout autant variable selon qu’on est dans un bon ou mauvais établissement.
S'agissant de l’égalité des chances, l’accès aux études s’est à la fois démocratisé et massifié. Pourtant, ce progrès démocratique n’a pas eu les effets escomptés puisqu’il n’a pas permis l’égalité des chances annoncée et a même engendré une amertume et un désenchantement. L’inégalité des chances est nourrit par une inégalité de l’offre. Tant qu’il y aura des différences importantes entre les établissements, il y aura une fracture irréversible dans le système scolaire. Donner plus de moyens aux établissements qui rencontrent le plus de difficultés est certes une solution pertinente mais l’aide financière reste appropriée uniquement lorsque les problèmes ne se multiplient dans un contexte marquée par une paupérisation des populations dans un environnement stigmatisé. Le problème avec la discrimination positive c’est qu’elle risque d’engendrer une injustice de plus en créant de nouveaux laissés pour compte.

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