Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Agorablog
Agorablog
Publicité
Archives
9 février 2007

Eviter la crise du logement

marianne

Le logement social en France comme dans le reste de l'Europe s'est toujours structuré au rythme des flux migratoires appelés par la promesse d'un emploi. Durant les 30 glorieuses, alors que l'industrie française enregistrait un développement sans précédent, les problèmes liés au logement ont commencé à devenir de plus en plus criant. S'en est suivi une construction massive d'habitats sociaux. Le parc de logement en France n'a pratiquement pas évolué depuis cette époque alors que le pays lui, a singulièrement continué sa mutation industrielle et sociale marquée dans les années 70 par la crise pétrolière et l'apparition d'un chômage massif. Nous rencontrons aujourd'hui une crise du logement similaire dans la gravité à celle qui a précédé la construction massive de logement évoquée un peu plus haut.. A cette époque on mettait en avant l'insalubrité. Le décès de l'Abbé Pierre nous a cruellement montré que depuis le début de son combat, les conditions des mal-logés n'ont toujours pas changé en plus de 50 ans. Le combat, puisque l'état d'urgence dans ce domaine doit être décrété, doit se faire immédiatement. Le droit opposable est une pierre à l'édifice mais il restera un principe si l'on ne fait rien pour poser les conditions de l'application de cette loi.

Le parc de logements sociaux ne peut rester le même qu'il y a 60 ans. La répartition des populations dans ces cités a abouti à une ghettoïsation sociale. Les familles les plus pauvres sont concentrées dans ces habitations qui se délabrent de jours en jours, où les conditions sociales repoussent les personnes les plus téméraires en demande d’un logement social. Aujourd'hui les habitants des appartements insalubres et sous dimensionnés des centres villes sont ceux à qui on propose d'habiter dans des quartiers où le chômage atteint des sommets, où l'urgence sociale devient une réelle stigmatisation en raison des files d'attentes devant les organismes d'aide, où les écoles ont des réputations qui défrayent la chronique. Comment convaincre les populations d'aller dans des cités où la citoyenneté est une lutte là où elle devrait être un principe ? Comment les convaincre d'habiter à un endroit où les enfants ont encore moins d'avenir qu'ailleurs ?

Le démantèlement de ces cités est plus que jamais la mesure la plus citoyenne. Il ne peut plus y avoir en France, à l'aube de 2010, de fracture géographique où le citoyen qui habite dans un quartier défavorisé agit avec rancoeur et désenchantement alors que le citoyen des beaux quartiers agit pour protéger ses privilèges. Il est temps d'inventer un nouveau modèle de logement social qui allie à la fois l'accession à la propriété et la possibilité d'habiter les beaux quartiers. Un modèle dans lequel, les cités dévalorisées d'hier seront les cités rayonnantes de demain, où les barres seront remplacées par des petites unités de lotissements, de résidences, structurées autours d'une offre de commerces, d'administrations, de culture, de loisirs et d'éducation de qualité.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité